Je l'ai vu recement
et il est reellement excellent, scenes de guerre tres realistes, Dialogues pas du tout nunuches ...
Des acteurs plutot bons ( prix d'interprétation collectif aux cinq acteurs principaux : Jamel Debbouze, Samy Naceri, Roschdy Zem, Sami Bouajila et Bernard Blancan a Cannes )
En résumé: Une triste réalité...
Petit plus pour ceux que ca interessent :
En 1940, la France est vaincue et 1.400.000 soldats français sont prisonniers en Allemagne (40.000 décéderont en captivité). L'Armée française n'existe plus. Pendant près de deux années, l’Empire colonial va être au centre des enjeux de légitimité entre les forces gaullistes et le régime de Vichy. Dès le 18 juin 1940, et dans la foulée de l’appel du général de Gaulle à poursuivre la lutte, les ralliements sont d'abord individuels. En juillet 1940, la France Libre peut compter sur un peu plus de 7.000 hommes. Puis, ses effectifs vont croître tout au long de l’année 1940, à la suite du ralliement de plusieurs colonies africaines, océaniennes et asiatiques : Tchad, Oubangui-Chari, Congo et Cameroun, Comptoirs de l'Inde, Océanie, Nouvelle-Calédonie, et Wallis et Futuna (1). Ce soutien de l’empire colonial donne une légitimité à la France Libre et va lui permettre de s’imposer, petit à petit, aux côtés des alliés dans le conflit.
En Afrique de l’Ouest, de Gaulle a échoué en 1940 dans sa tentative de prendre Dakar aux forces fidèles à Vichy, et il décide d’installer les FFL au Gabon début novembre 1940. Les forces de la France Libre, encore peu nombreuses numériquement, vont ensuite participer à différents combats au côté des Alliés : combats dans le Fezzan, en Érythrée ou en Libye. L’opération de Syrie, en juin 1941, marque un tournant important après la défaite des troupes fidèles à Vichy face aux troupes de la France Libre. À Bir Hakeim, en mai-juin 1942, c’est la 1ère brigade des Forces françaises libres du général Koenig qui participera au combat contre les troupes de l’Axe et l'Afrika Korps. Mais le grand tournant sera le débarquement allié de novembre 1942 en Afrique du Nord, à partir duquel va se reconstituer progressivement l’Armée française, notamment sous l’autorité du général Giraud, grâce au matériel américain. À l’issue de ce débarquement allié, effectué sans le concours du général de Gaulle et sans celui des troupes françaises, la situation politique est complexe en Afrique du Nord (2). Plusieurs protagonistes cherchent à imposer leur autorité sur la France libre. La lutte politique entre de Gaulle et Giraud dure plusieurs mois, alors que les combats en Tunisie contre l’Axe font rage. Finalement, le 3 juin 1943, le Comité National Français de Londres et le Commandement Civil et Militaire d'Alger, fusionnèrent, sous la coprésidence des généraux de Gaulle et Giraud, dans le Comité Français de la Libération Nationale (CFLN), installé à Alger. Dès lors, l’Armée française va pouvoir se reconstituer avant l’engagement décisif en Italie.
Au cours de l’été 1943, 233.000 “ Nord-Africains ” seront mobilisés ou volontaires pour renforcer les troupes de la France combattante. Ils rejoindront les 363.000 soldats d’Afrique du Nord déjà sous l’autorité militaire (Européens et “ indigènes ”), 60.000 hommes venus d’AOF, 12.000 FFL, 20.000 évadés de France des camps de prisonniers et 10.000 volontaires féminines. Cette Armée, au cours de l’été 1943 regroupe un effectif d’un peu moins de 700.000 personnes, combattantes ou auxiliaires. C’est elle qui va participer, aux côtés des Alliées anglo-américains, à la Libération de la France, après les durs combats de Tunisie, de Sicile, d'Italie, de Corse et le débarquement allié en Provence de l’été 1944.
Le Corps Expéditionnaire français (CEF) est alors composé d'une part, du Détachement d'Armée A (ou CEF d’Italie), constitué de la 3e DIA (Division d'Infanterie Algérienne), de la 2e DIM (Division d'Infanterie Marocaine), de la 4e DMM (Division Marocaine de Montagne), auxquelles s'ajoutent les Goums marocains (les Tabors) ; le Détachement de l’Armée B est composé de la 1ère DB et la 5e DB (Divisions Blindées), et en Corse, de la 9e DIC (Division d'Infanterie ).
Il est à noter que les Européens d'Afrique du Nord (dont 14% seront mobilisés pendant le conflit) fournirent la majorité des cadres et les populations non-européennes (du Maghreb ou d’Afrique noire) la majorité des troupes combattantes jusqu’au débarquement en Provence. Ces deux détachements placés sous les ordres du général De Lattre de Tassigny vont fusionner en juillet 1944 pour devenir l’Armée B (que rejoindront les FFI, alors que les FFL sont déjà présents dans le cadre de la 1ère DFL, ex-Division motorisée d'infanterie), puis, en septembre 1944, la 1ère Armée française.
Dans les manuels d'histoire et dans la mémoire collective, la Libération de la France et de l'Europe semble n'être que le fait du débarquement de juin 1944 en Normandie, de l’action des résistants et de l’offensive soviétique sur le front de l’Est. C’est oublier l’offensive par le Sud et l’Italie (3), après la victoire en Tunisie et le repli des troupes de l’Axe, qui vont permettre l’ouverture d’un second front avant le débarquement à l’Ouest, en Normandie. Ces durs combats allaient pourtant permettre de prendre en tenaille l'armée allemande et ainsi de mobiliser une grande partie de ses troupes dans le Sud, facilitant ainsi la progression des troupes soviétiques à l’Est en 1944 et celle des troupes anglo-américaines sur le front ouest à partir de juin 1944. Lors de la campagne de Tunisie, les pertes furent très élevées, selon les chiffres donnés par le S.H.A.T. (Service historique de l'armée de terre) qui font état de : 1158 tués pour les FFL, 2300 au total en Tunisie toutes unités confondues, 6255 pour la campagne d’Italie (4), de Corse (5) et de l’Elbe (6), puis 14.900 pour la campagne de France et d’Allemagne, soit 24608 tués sur un total de 115.806 morts pour l’ensemble du
conflit (dont 90 .000 en 1940, et 1.193 pour l’Armée d’Armistice). En ajoutant les victimes civiles (en métropole) on arrive à 535 967 Français morts lors du conflit (ce chiffre intègre les déportés, les résistants, les combattants, les victimes de bombardementsÉ).
L'engagement des Français au cours de la libération de l'Italie et plus particulièrement lors des combats meurtriers autour de Monte Cassino, contribuèrent au repli des troupes allemandes aguerries, au prix de lourdes pertes. Rejointe par les FFI et les FFL, la 1ère armée Française avec le débarquement en Provence (15 août 1944) va ensuite libérer Toulon, Marseille Lyon, Dijon, BelfortÉ Très loin des feux des projecteurs et de la presse qui n'eurent d'yeux que pour la progression anglo-américaine de Normandie et la très politique libération de Paris et Strasbourg par les Français de la 2ème DB de Leclerc qui se fera sans les troupes venues du domaine colonial.
Texte de P. Blanchard
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